RAPHAEL MALLON

Artiste peintre

Comme Écrire n’est pas Décrire, Peindre n’est pas Dépeindre.

J’ai longtemps dépeint. J’ai acquis par cette pratique une certaine technique à l’huile. A trop vouloir faire du « beau », du « bien peint », on en devient insipide. Aller vers soi demande du courage. Aujourd’hui, je creuse mon sillon : des sujets sur le motif qui explorent matières et couleurs, surfaces et lumières.

J’ai délaissé les pinceaux pour les couteaux, me permettant plus de spontanéité et d’« accidents heureux ».

Pendant des années, j’ai exploré mes ombres. C’était sombre. Aujourd’hui, sûrement dû au fait d’une sérénité retrouvée, je respire à nouveau vers la lumière et la couleur. Vers la matière aussi. Je cherche à ce que ça vibre.

Peindre est un engagement. Une profession de foi. Un chemin de soi à soi et partant, de soi à l’autre.

« C’est le spectateur qui fait le tableau ».

Marcel Duchamp

Cette citation de Marcel Duchamp fait réfléchir. Si c’est le spectateur qui fait le tableau, le peintre – lui– que fait-il ? 

Il explore son chemin, avec constance, profondeur, errements, essais et erreurs. Il peint l’instant.

Le reste ne lui appartient plus. 

Une fois que la décision est prise de passer à une autre toile, il sort théoriquement du jeu.

Je suis en partie responsable de l’œuvre. Et propose ensuite à ceux qui regardent, un rôle tout aussi actif et introspectif :  partager ce goût singulier de ce que chacun vit dans l’intime, ressent différemment, sans pouvoir réellement le nommer.

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